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à géométrie variable, baromètre bruxellois

billets au gré de l'envie, de l'inspiration...

Instantanné, sur scène (...)

Publié le 1 Décembre 2008 par jay2bsl in Dame(s)

(...)

From: Là, ça se voit (...)

 

 

Quitter le lieu de nos activités quotidiennes pour se diriger, l'espace de quelques verres, dans un bar des halles Saint-Géry en compagnie de trois collègues. L'occasion d'échanger des petites choses hors contexte habituel sans être tenus par une prépa ou par un cours dans les minutes qui suivent.

 

En soi, déjà, agréable.

 

Traverser la rue, une bonne heure plus tard pour attaquer un resto thaï -autant pour le turc d'abord envisagé!- où la demoiselle F. aurait ses habitudes. Le choix du repas en harmonie avec les attentes, seul bémol -mais il m'arrive d'être "compliqué"!-, j'aurais choisi le cadre encore plus minimaliste du resto d'à-côté dans la mesure où, en terme  de qualité, ils se valent sans problème.

 

Là-dessus, on file en vue d'arriver dans les temps au théâtre, le 140, où nous attend la suite du groupe pour assister au seule-en-scène d'une dame qui nous vient de Beyrouth via Paris où elle réside depuis presque dix ans à présent.

 

On arrive dans la salle, Jo Dekmine -toujours bon-pied bon-oeil- nous accueille (fidèle au poste comme un capitaine sur son navire) et nous place; la dame est déjà installée sur scène, recroquevillée à même le sol; elle patiente.

 

Le signal est donné et commence une heure dix de monologue.

 

Passés les premiers instants un peu déstabilisants -j'attendais sans doute un phrasé plus souple et délié, plus contemporain, mais il est vrai que la dame nous joue ça dans une langue qui n'est pas celle dans laquelle elle a vécu-, on reçoit de plein fouet les effluves de la Guerre du Liban sur plus d'une décennie à travers l'histoire -des tranches de vie- d'une petite fille qui va grandir et devenir femme dans cet univers radicalement éclaté.

 

Oups, si j'ose dire, là, on fait dans le brut de décoffrage; on oublie la langue de bois, un chat s'appelle par son nom et l'évocation du sang donnerait presque l'impression d'y goûter. On ne fait pas dans la dentelle et les artifices; il est vrai que la dame sur scène n'en a nul besoin.

Sa seule présence est une justification à elle seule; elle occupe l'espace, mobile, et si par moments cela ne suffit pas -elle n'est pas bien grosse, la dame-, son propos lui tient largement lieu d'épaisseur.

 

Sortir ensuite de la salle, quitter le bruit et la fureur évoqués, presque groggy; on a beau savoir que les guerres héroïques font partie de la légende, une guerre vécue de l'intérieur, à travers les fibres les plus intimes de ses "dommages collatéraux" comme on les appelle pudiquement, ça reste impressionnant.

 

Respect, donc (...)

 

Des parfums orientaux, hors l'image d'Epinal habituelle, qui -par leur force et leur densité- s'imposent comme une évidence.

 

On en reparlera sans doute, de ces parfums-là (peut-être)

 

Be seeing you!

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