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à géométrie variable, baromètre bruxellois

billets au gré de l'envie, de l'inspiration...

Les rancards de l'histoire, qu'ils disent (...)

Publié le 17 Juin 2010 par jay2bsl in Humeurs (voire belgiennes)

20100617 Belgique, donc

Bon, un coin dans l'Hexagone. Faudra l'annexer! ;-) (...)

From: non référencé, apparemment (...)

 

 

Des titres accrocheurs, des prises de position qui percutent et carrément des députés hexagonaux qui se piquent de vouloir, même à terme, récupérer des morceaux de ce déjà micro-territoire qu'est la Belgique (à ce tarif-là, il ne va plus ressembler à grand chose leur Hexagone, danger!). On nous parle de rendez-vous avec l'histoire; comme si ce territoire (à l'instar de tant d'autres) n'avais pas déjà eu sa part en matière de rendez-vous du style. C'est sans doute bien la seule "vérité" des lieux que ces rencontres (dans le meilleur des cas!) ou ces chocs (dans les pires!) avec les fantaisies tapageuses de la discontinuité dans une réalité particulièrement bancale (n'en déplaise à Pirenne!).

 

Quoi qu'il en soit, le 13 juin 2010 qui veut se profiler comme une date historique aux yeux de nos politic(h)ien(nne)s locaux; que ne raconteraient-ils pour se faire mousser, ceux-là! Au Nord, le Bart, qui n'a rien d'un barde mais qui se veut néanmoins le chantre d'une revanche flamande sur l'histoire locale; au Sud, Elio, flanqué de son éternel noeud pap' (on l'enterrera bien un jour avec ce truc, méthode vieux guerrier antique, lui manque seulement les bacchantes!) et qui cherche à se positionner en missionnaire d'une Belgique plurielle (genre "s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là"). Entre les deux, Bruxelles, sa périphérie pratiquement déjà condamnée pour ce qui serait d'une cause francophone et un vieil os pourri qui voudrait accoler la capitale au sud du pays, fusse par le biais d'un bout de terrain, si ridiculement petit qu'il puisse être. Reste quand même que le cadavre Belgique est encore un peu chaud, il va donc falloir le dépecer, voire le débiter en morceaux de choix, en vue d'inventer une réforme qui puisse trouver à satisfaire -fusse momentanément- tout à la fois les hurleurs séparatistes et les inestimables nostalgiques de "la Belgique de papa" (et maman, alors; merde, j'oubliais presque, elle était teutonne!). Pas simple, tout ça. On n'a pas encore remis sur le billot l'avenir de la maison royale, vu que la question monarchiste risque de se représenter tôt ou tard sur les fonds baptismaux de cette "nouvelle Belgique".

 

Historiquement, et ce depuis les années '60, les questions relatives au démembrement systématique du "nabot international" qu'est la Belgique auront été réglées entre Flamands et Wallons sans que les Bruxellois aient réellement leur mot à dire; après tout, c'est quoi cette "réalité" bruxelloise?!

 

Ben oui, dans le fond, ces Bruxellois(es) à qui on ne demande jamais franchement leur avis, c'est quoi ces machins-là?

Gamin (c'était il y a un certain temps! Encore que...), j'étais le fransquillon au Nord et le flamin au Sud; à peine débarqué, déjà détesté, super! Le temps a passé et depuis, l'institutionnel s'en est mêlé, de même que le surréalisme local (voir les fantaisies flamandes en périphérie pour ce qui touche aux personnes qui ne s'expriment pas dans la langue de Vondel ou Verhaeren); en conséquence, Bruxelles, sorte de bastion francophone irréductible (on se croirait dans Astérix) enclavé en territoire flamand.

Certains dires tendraient à faire de cette ville une sorte de piège; on y débarque un jour, de France, de Navarre, voire d'Alsace (ben tiens!) et pour une kyrielle de bonnes ou mauvaises raisons, quelques années après, on persiste à se demander pourquoi on ne s'en est pas encore enfui(e).

Ce n'est certainement pas pour la beauté des lieux, même si certains bâtiments valent le détour (ils seraient plus nombreux que ce ne serait pas un luxe, en fait!) et si on se prend quand même à pouvoir profiter de quelques espaces verts (sur les pelouses desquels tout le monde peut s'étaler, ici, et toc!); il faut parfois faire des centaines de mètres pour enfin trouver un distributeur de billets, sauf à savoir exactement où ils se cachent. Circuler en bagnole demande une patience de lama, on sent bien que malgré le côté "capitale", on est un peu en province question engagement réel du conducteur lambda dans la circulation (un petit manque de réactivité réellement efficace); quant à circuler en métro, au-delà de la petite ceinture, cela devient une aventure d'un autre siècle vu le temps que ça peut prendre de chercher à se déplacer d'un quartier à un autre (dans certains cas, cela prendrait finalement moins de temps de prendre le Thalys). Bref, j'arrête-là une liste qui se pourrait certainement bien plus longue en matière de critiques (ne dit-on "qui aime bien, châtie bien"?).

En effet, avec tous les défauts que l'on peut prêter à cet endroit, il est quand même sauvagement possible de bien s'y sentir en plein de circonstances (la seule chose qui nous manque réellement, en fait, c'est un peu plus de soleil et une meilleure lumière!); quant aux caractères surréalistes de notre politique locale, le côté limite débile profond de nos (trop) chers élu(e)s quand ils se prennent à se la jouer sérieux lors d'interviews, finalement, on s'habitue à tout.

 

Pour l'avenir, à plus long terme s'entend (question court terme, on va encore bien "profiter"!), partie de ces territoires reviendra-t-elle à nouveau à la France? Mystère (...) La Wallonie, ce serait une possibilité, sans doute; mais finalement, ne serait-il pas plus intéressant de faire de Bruxelles quelque chose d'un district stricto sensu européen? Après tout, être bruxellois(e), est-ce réellement être belge, en regard de l'histoire, déjà, mais surtout en regard de ces sempiternelles détestation et manifestation d'altérité exprimées aussi bien au Nord qu'au Sud.

Ne resterait ensuite plus qu'à réaliser le véritable melting-pot dont on se targue tant; un jour, peut-être, au-delà du seul discours politiquement correct, se décidera-t-on à voir combien il est une réelle différence entre pluriculturel et multiculturel.

 

Ce jour-là, peut-être sera-t-il enfin possible d'envisager que "le tout est supérieur à la somme des parties"; ce serait certainement un plus grand bordel encore, mais je crois bien que cela pourrait me plaire!

 

Be seeing you!

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