Et l'on reparlera de ces histoires religieuses...

From: Joann Sfar
Ben tiens, autant pour Manara! Elle est pas merveilleuse, la fille du Rabbin?!
 

La saison est certes à la commémoration ; néanmoins, relativement à ce jour particulier que représente la Toussaint, une bafouille sur ce point, j'en avais déjà laissé une traîner en ces pages.
Aussi, point trop n'en faut, comme dirait l'autre  -quel(le) autre, en fait, qu'importe- et donc...

Cela dit, me vient à l'esprit quelque chose d'une réflexion relativement à cette persistante tradition des fêtes religieuses dont notre année est parsemée et grâce auxquelles nous disposons -du moins nos chères têtes blondes (ben tiens et pour les autres ?!)- de périodes de vacances plus ou moins bien réparties.

Pour la période des grandes vacances, en dehors du 15 août et de la Mère Marie que l'on est censé fêter pour l'occasion, admettons que c'est accidentel ; pour ce qui est de la Toussaint, là, on est franchement en plein dedans. Rapport à la fête de Noël, comme on dit, y'a pas, cette fameuse récupération du Solstice par l'Eglise en guise de victoire de la Lumière sur les Ténèbres. Quant au Carnaval, avec le Mardi Gras et le début du Carême, rebelote. Enfin, en ce qui concerne Pâques, ben là aussi...

Bon, grosso modo, on vient de se farcir les principales périodes de vacances pour nos loustics en culottes courtes ou en jupettes, selon, et toutes ces périodes sont franchement à caractère outrageusement religieux.

Cependant, ici à Bruxelles -encore que ça se décline partout- nous vivons chaque jour un peu plus dans un multi culturalisme qui va croissant. Il serait peut être intéressant de se poser la question de la pertinence de poursuite, tout au moins celle de l'adaptation. Entre les fêtes spécifiquement chrétiennes, les fêtes juives, les musulmanes voire les autres (bouddhistes et autres confessions de tout crin ou plume); bref, il serait peut-être temps de se poser la question de la laïcité de l'Etat face à toute cette invasion du spirituel dans le séculier.

Au vu de diverses choses déjà déversées en ces pages, j'imagine fort bien que l'on ne se risquera pas à me taxer de déiste et pour cause.
En effet, si l'intérêt qu'il m'est possible de porter aux religions dans ce que je peux vouloir chercher à en connaitre (par une lecture attentive de leur Livre, c'est un début!), il ne s'agit en rien de souscrire à ce niveau à quoique ce soit qui en émanerait.
La seule idée, d'ailleurs, de laisser ma vie guidée de quelque manière qui soit par une quelconque Révélation me semble tout à fait impensable.
Après tout, pourquoi me faudrait-il chercher à croire la vraiment vraie révélation faite à un bonhomme (voire à une nana mais c'est plus rare!) dans un coin reculé de Tataouine, Fatima ou ailleurs et même -sinon surtout!- dans un désert?
Tout à coup, sous prétexte d'Histoire (les dogmes ont parfois la vie dure!) et de traditions (intéressant aussi de voir à quel point ces traditions peuvent joyeusement évoluer selon les circonstances, les lieux et surtout les intérêts particuliers d'un petit nombre et ce, jusqu'au sein d'une même confession), il faudrait se plier dans tous les sens possibles et imaginables en vue de plaire à un dieu au risque, en cas d'inobservance des rites, d'être voué(e) aux pires gémonies...
Un vrai bonheur!
Quelle que soit la foi embrassée, au regard d'une autre foi, c'est la Damnation, la Fatwa ou  l'Anathème de toutes les manières...
Splendide!

Il serait donc assez urgent de voir l'humain (femelle, mâle et autres si occurrence) évoluer un peu plus rapidement vers quelque chose de plus opérationnel voire profitable de manière plus globale.

Bref (oui, je sais, ce terme je l'utilise souvent sans jamais -ou très rarement- le pratiquer mais bon, comme d'hab', je fais ce que je veux!), drôle de réflexion sans doute pour un samedi matin...

Impossible, donc, de ne pas penser au fait (voire aux fêtes!) des confessions et de me demander à quel titre il ne faudrait pas aussi envisager des jours fériés pour la rupture du jeûne en fin de Ramadan, pour la fête du mouton, pour l'An neuf des juifs, pour Pessah et tutti quanti...
Ce serait certainement autrement plus équitable...
Quoique, quand même, un fameux foutoir en perspective que de gérer tout ça ensemble.
A fortiori, dans notre bel Occident chrétien (à condition d'oublier toute la culture mauresque, déjà, de l'Histoire de l'Espagne ou encore toute la redécouverte des bases de notre philosophie bien occidentale par les bons soins de nombre de penseurs de l'Islam lors de son âge d'or, en ce compris les médecins et autres praticiens des arts ou des sciences de l'époque) et empreint du culte de la rentabilité et de l'efficacité.
Diable, si j'ose dire!

Bref (oui, comme Pinocchio, mon nez s'allonge à utiliser ce mot!), une petite bafouille juste pour exprimer l'envie que je peux avoir, furieuse(!), qu'on nous lâche la grappe avec toutes ces histoires de foi et autres jugements.
Que cette Europe moderne fasse un grand nettoyage en cantonnant toute question religieuse dans la sphère -stricto sensu- privée une fois pour toute!

Ben voilà, une mini gueulante, une fois de plus…

Be seeing you !